Call for articles to be published in Palimpsestes 36 (https://journals.openedition.org/palimpsestes/)

The last twenty years have seen a renewed interest in the canonical works of the Middle Ages: Sir Gawain and the Green Knight, for instance, was translated four times at least in-between 2002 and 2016, by W. S. Merwin, Bernard O’Donoghue, Simon Armitage and, more recently, by John Ridland. Ted Hughes also translated excerpts. 
Many medieval poems, plays and tales have been translated and retranslated into modern English from old and middle English, Irish and Welsh; versions of the chansons de geste and other forms of poetry written during the French Middle Ages have been produced by English and American poets, inspired by towering figures such as Ezra Pound, Robert Lowell or again Norman Shapiro and his translations of French women poets.  Others, such as W. S. Merwin, Ciaran Carson and Clive James have chosen to focus on Alighieri Dante’s Italian masterpiece, La Divina Commedia.

 
How can one account for this fascination for the Middle Ages? The period, which stretches from the fall of the Roman Empire to the dawn of the Renaissance, is multifaceted and extremely rich. How do writer-translators set up a dialogue with some of the fathers of European literature? While some contemporary poets write out a literal translation, others opt for a more creative approach—sometimes an adaptation, sometimes a more marked form of rewriting. In his version of Sir Gawain Simon Armitage resorts to neologisms and some segments are deliberately anachronistic. At other times, adaptation verges on transmutation as when Ezra Pound turns François Villlon’s “Le testament“ into an opera, or when the dramatist, Ufuoma Overo-Tarimo, creates a play based on Chaucer’s The Miller’s Tale. Other poets build a poem around the source text, like Caroline Bergvall’s Drift whose starting point is “The Seafarer”, or Maureen Duffy and her poetic glosses on medieval poems in Environmental Studies. In A Double Sorrow – Troilus and Criseyde, Lavinia Greenlaw retells the story of the young lovers in a fresh and original way, all the while retracing the formal meanders of Chaucer’s text. Sometimes the writing of a sequence of poems comes in the wake of a translation. A good example is Seamus Heaney’s rendering of Buile Shuibhne followed by the Sweeney Redivivus sequence published in Station Island. Poetry books sometimes feature a few translations, but for what purpose? How do these fragments interact with the poems and the thematic coherence of the volumes?


In this upcoming volume, several themes can be explored: the dialogue between the authors of the Middle Ages and their modern counterparts, focusing on the fruitful interaction between source and target texts. In what way can translation be considered as a hinge between the present and the past? Reading and translating medieval works gives us a deeper insight into the Middle Ages but does it enable a reflection on the present? In what way do these various issues push back the boundaries of the process of translating and of translation studies? How does translating works of the Middle Ages allow poet-translators to dig deep into their own creative resources?

Proposals for articles may deal with one or more of the following questions:

 
– retranslations

– literal translation vs forms of adaptation and rewriting

– translation and writing; poetic glosses 

– glosses as comments, interpretations

– contrasting/ comparing translations

– translation as transmutation: from genre to genre

– why translate the Middle Ages?

– the concept of neo-medievalism as applied to translation

– do French writers show a similar interest in medieval European poetry?

– why are translations inserted in poetry books?

– translators’ manuscripts

Articles should be between 4800 and 6800 words long (between 30 and 40,000 characters, spaces included). They should be submitted by the 15th of November 2020.

However, we would like to know in advance how many articles to expect and would like you to send a title and short abstract before the 31st of May 2020 if you are interested to:

Jessica Stephens: jessica.stephens@sorbonne-nouvelle.fr

Isabelle Génin: isabelle.genin@sorbonne-nouvelle.fr

Palimpsestes is a high-ranking translation studies peer-reviewed Journal published by the Sorbonne Nouvelle Press (PSN). For its Review process and Commitments, please consult the Code of ethics: https://journals.openedition.org/palimpsestes/4844

Please do not hesitate to contact us if you have any questions.

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Appel à articles Palimpsestes 36 (https://journals.openedition.org/palimpsestes/)

Le Moyen Âge

au prisme de la traduction et de la réécriture contemporaines

Depuis une vingtaine d’années, on constate un regain d’intérêt pour les poèmes, pièces de théâtre et contes du Moyen Âge issus du canon littéraire européen et traduits en anglais moderne : Sir Gawain and the Green Knight, par exemple, a fait l’objet d’au moins quatre retraductions : par W. S. Merwin en 2002, Bernard O’Donoghue en 2006, Simon Armitage en 2007, puis John Ridland en 2016. Ted Hughes, lui aussi, en a traduit quelques extraits.  Les grands textes rédigés en vieil et moyen anglais, irlandais et gallois font l’objet de traductions et de retraductions, tout comme les poèmes et gestes du Moyen Âge français par des poètes-traducteurs s’inscrivant dans le sillage du travail de Ezra Pound, Robert Lowell, ou encore de Norman Shapiro et ses traductions des poèmes de Marie de France, Christine de Pizan et Marguerite de Navarre (French Women Poets of Nine centuries, 2008). D’autres encore, comme W. S. Merwin, Ciaran Carson ou, plus récemment, Clive James, se sont penchés avec succès sur La Divine comédie de Dante.

Comment expliquer cet engouement pour une époque, longue, aux facettes variées, qui s’étend de la chute de l’Empire romain jusqu’au XVe siècle ? Comment les traducteurs contemporains instaurent-ils un dialogue avec ces maîtres du temps passé ? Certains écrivains-traducteurs, au-delà d’une simple traduction, proposent une version plus proche de l’adaptation et de la réécriture, fidèles à l’esprit de l’œuvre source mais non à sa littéralité. Ainsi le Gawain de Simon Armitage est parfois délibérément anachronique. Parfois l’adaptation relève de la transmutation comme lorsque Ezra Pound adapte « Le testament » de François Villon à l’opéra ou encore lorsque la dramaturge, Ufuoma Overo-Tarimo, crée une pièce de théâtre à partir du Conte du meunier de Chaucer. D’autres poètes encore s’approprient le texte source : Caroline Bergvall construit une composition poétique, Drift, autour de « The Seafarer », Maureen Duffy dans Environmental Studies rédige des « gloses » en venant s’appuyer sur des poèmes médiévaux. Lavinia Greenlaw fait-elle autre chose quand, dans A Double Sorrow–Troilus and Criseyde, elle réécrit les amours contrariées des deux jeunes gens ? Parfois, un travail de traduction vient enrichir la production poétique d’un auteur : les poèmes s’inscrivent dans le sillage d’une traduction qu’ils parachèvent comme un sequel : ainsi, le cycle de poèmes, Sweeney Redivivus, par Seamus Heaney, est enchâssé dans le recueil Station Island, et fait suite à sa traduction de Buile Shuibhne. Enfin, il arrive souvent qu’un poète insère quelques traductions au sein d’un recueil comme pour rehausser une thématique particulière. 
 
Plusieurs pistes d’étude peuvent être explorées : le dialogue qui s’établit entre les auteurs du Moyen Âge et leurs traducteurs-écrivains contemporains ; l’interaction féconde entre texte source et texte cible ; comment la traduction agit-elle comme un pont, comme une charnière entre le Moyen Âge et le présent ? Nous permet-elle de (re)penser notre présent littéraire ? En quoi la traduction des grands textes médiévaux repousse-t-elle les limites de la traductologie ? Comment la traduction des poèmes, pièces et contes du Moyen Âge décuple-t-elle les ressources créatives des traducteurs-auteurs contemporains ? 

Les articles pourront aborder les sujets suivants :

 – la retraduction

– la traduction/ l’adaptation

– la traduction comme source d’écriture, comme point d’appui aux « gloses » – ces poèmes qui sont des réécritures de l’œuvre source

 – les « gloses » comme forme de commentaire(s) du texte source

– l’analyse contrastive de plusieurs traductions

– la traduction de genre à genre (comme forme de transmutation)

– pourquoi retraduire le Moyen Âge ?

– le concept du néo-médiévalisme

– les écrivains-traducteurs français manifestent-ils un même engouement pour  la poésie médiévale européenne ?

– la place de traductions au sein de recueils de poésie

– les manuscrits des traducteurs

Les articles doivent avoir une longueur comprise entre 30 000 et 40 000 caractères, espaces incluses (4800 et 6800 mots). Ils doivent nous parvenir avant le 15 novembre 2020, délai de rigueur.

Comme nous aimerions avoir rapidement une idée du nombre d’articles qui nous serons adressés, pouvez-vous nous envoyer un titre et un court résumé d’ici le 31 mai 2020 ?

Jessica Stephens : jessica.stephens@sorbonne-nouvelle.fr

Isabelle Génin : isabelle.genin@sorbonne-nouvelle.fr

Palimpsestes est une revue de traductologie de renommée internationale qui respecte un processus d’évaluation à l’aveugle par les pairs. Les engagements de la revue peuvent être consultés dans la Charte éthique : https://journals.openedition.org/palimpsestes/4842

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.


Bibliographie sélective
 
Ouvrages généraux
A Companion to Medieval Poetry, (ed.) Saunders, Corinne, Oxford, Wiley-Blackwell, 2010.
The Cambridge History of Medieval Verse, Wallace, David (ed.), Cambridge, Cambridge University Press, 2008.

Translating Early Medieval Poetry, Transformation, Reception, Interpretation, (eds. Birkett, Tom, Marsh-Lyons, Kirsty), Cambridge, Cambridge University Press 2018.

Online: The Anglo-Saxon Narrative Poetry Project de Aaron Hostetter.

Anthologies 
A Choice of Anglo-Saxon Verse, Richard Hamer (ed.), London, Faber and Faber, 2015.
The Finest Music : An Anthology of Early Irish Lyrics, O’Riordain Maurice (ed.),  London, Faber and Faber, 2014.
The Word Exchange – Anglo Saxon Poems in Translation, Delanty, Greg and  Matto, Michael (eds.), New York, W.W. Norton and Co., 2011.
 
Articles
Alexander,  Michael, « Old English Poetry into Modern English Verse », Translation and Literature 3, 1994.
Berman, Antoine, « La retraduction comme espace de la traduction », Palimpsestes 4, Paris, Presses de la Sorbonne-Nouvelle, 1990.
Gambier, Yves, « La retraduction, retour et détour », Métavol. 39, septembre 1994.
Jakobson, Roman, « On Linguistic Aspects of Translation », On Translation, Brower, Reuben (ed.), Cambridge, Harvard University Press, 1959
 
Ouvrages sur la traduction
Bassnett, Susan, Bush, Peter, The Translator as Writer, Continuum, London, New York, 2006.
Eco, Umberto, Écrits sur la pensée au Moyen Age, Bouzaher, Myriem, Javion, Maurice J, Rosso, François, Sauvage, Hélène (trads.), Grasset, Paris, 2016.
Eco, Umberto, Art et Beauté dans l’esthétique médiévale,  Javion Maurice (trad.),  Paris , Grasset,  Le livre de poche, 2002.
Eco, Umberto, Dire Presque la même chose,  Bouzahier, Myriem (trad.), Paris, Grasset, 2007.
La retraduction, Kahn, Robert, Seth, Catriona (dir.), Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen, 2010.