Après l’obsession de la transparence à l’époque victorienne, du Crystal Palace au réalisme, le vingtième siècle remet en question cette apparente clarté pour explorer la dialectique de la transparence et de l’opacité. Décentrant le sujet pour briser la  doxa, le  modernisme opte pour le filtre qui laisse transparaître,  afin de composer un prisme d’aperçus, d’éclats de lumière, depuis la semi-transparence de Woolf (chez qui le monde se perçoit, non à   travers une porcelaine diaphane, mais un rideau ou la pellicule translucide d’un grain de raisin), jusqu’à la pratique citationnelle   délibérément obscure d’un T.S. Eliot. L’opacité veut alors, paradoxalement, faire voler en éclats pour donner à voir par transparence le chaos du monde ou le moment d’être et ses scories, « nonsense; fact; sordidity; but made transparent », disait Woolf.
Le point d’opacité vient illuminer le récit, depuis la matière amorphe (la glaise de « Clay » chez Joyce) jusqu’à la stratégie narrative (l’ellipse chez Conrad, par exemple). C’est dans la nouvelle que fonctionne de manière emblématique cette tension entre la surface lisse et l’énigme, qui vient déchirer les faux semblants et faire sourdre la révélation, guidant le lecteur de l’opacité vers un autre mode de transparence.
Avec le post-modernisme la problématique se déplace, face aux processus de simulacre et de reproduction ou   d’hyper-médiatisation, dans cette « société transparente » définie par Vattimo; souvent lisse, le récit post-moderne joue sur la  transparence affichée pour faire affleurer l’ombre et le secret. Il  décale, décompose, démonte la logique de la transparence.  Interrogeant le  rapport entre histoire et Histoire, personnel et  impersonnel, le récit  interroge aussi le matériau même de la langue,  faussement claire,  toujours entachée de subjectivité et de  pré-construit idéologique.
Les  communications portant sur roman,  art, ou nouvelles britanniques du  vingtième et vingt et unième  siècles sont  bienvenues.

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The tension between transparency and opacity defines   Twentieth-Century literature. Whereas the Victorians were obsessed by   transparency, as emblematized by the Crystal Palace and realism, the   Modernists mistrust clarity and seek semi-transparent screens, from   the blind and the grape which symbolize creative vision for Woolf  (the  « semi-transparent envelope » and « luminous halo » which steer  fiction  away from fact toward the stream of consciousness), to  downright  opacity through the Modernist practice of quotations.  Opacity,  however, means to illuminate, to render transparent, to  « give the  moment whole », so that it includes for Woolf and the  Modernists  « nonsense; fact; sordidity; but made transparent ».
If  modernism breaks  the fragile membrane of Victorian tea-cups and  practices, it uses  obscurity as the riddle which makes the ways of  the world transparent,  like the clay in Joyce’s eponymous short  story. Short stories perhaps  best define this tension between an  apparently smooth surface, a  sudden riddle which creates the shock  of revelation and propels the  reader towards a different kind of  transparency. Less overtly  fascinated by the need to shatter the  fine porcelain of realism,  post-modernism addresses the challenges  of what Vattimo defines as a  transparent society, linked to the  development of the mass media and  the diffusion of systems of  communication.
Postmodern fiction  redefines the boundaries of the  personal/impersonal, secret/flaunted,  in an ethical exploration of  the dialectics of dissemination and  dis/simulation. Form must render  the shock of dislocation, from the  display windows of modern  consumerism to panoptic new media to the  apparently transparent but  deceptive use of unreliable narration of  the general collapse of  normative textual form.
We welcome papers   addressing the  elusiveness of a language which can never be  transparent, shrouded  as it is by reference and self-reflexivity,  desire and/or ideology.

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L’atelier SEAC/Nouvelles accueillera des propositions de 2500 caractères maximum, accompagnées d’une brève notice biobibliographique, avant le 10 décembre. Merci de les envoyer  à Emmanuel Vernadakis <Emmanuel.Vernadakis (at) univ-angers.fr> avec copie à Catherine Lanone <lanone (at) univ-tlse2.fr>, et Nathalie Martinière <nmartiniere (at) gmail.com>.