Atelier SEAC/Nouvelles

 

Argumentaire

 

Il n’est pas de pensée, ni de travail d’intellection qui n’implique un processus de catégorisation, de dénomination, d’appellation. Le processus nous est connu et a été théorisé à l’infini. Nous nous intéressons plus rarement aux nuances de ce méta-langage spéculatif : dénomination, catégorie, étiquette, catégorie, appellation, les termes ne sauraient pourtant se recouvrir parfaitement.

Moins fréquemment rencontré que le terme « catégorie », le terme « appellation » est pourtant riche d’implications culturelles, identitaires, historiques qui nous éclairent sur la relation de la culture à un espace — voire une terre—, un ancrage et des processus de certification, qui sont plus centraux au terme « labelling ».

Dans le domaine de la littérature, on pourra s’interroger sur la dynamique historique des appellations esthétiques (symbolisme, décadentisme, modernisme…). On le sait, au Xxe en particulier la production littéraire — sous l’auspice des avant-gardes en particulier — a revisité le lien entre littérature et espace sur un mode conflictuel (l’appellation se transformant souvent en « labelling » plus réducteur) dont nous percevons encore l’emprise.

Moins souvent théorisés, mais tout aussi importants pour une part conséquente des arts, est le processus d’enracinement dans une région, un lieu, un sol esthétique, mais aussi la relation d’appartenance que le terme implique (voir la métaphore du « nom de domaine » dans l’économie digitale).

Enfin, on ne saurait être sourd à ce que le terme « appellation » nous dit aussi d’un appel, d’une vocalisation du processus de lecture et d’analyse. L’appellation n’est ainsi jamais très loin de « l’interpellation » qui en appelle à notre conscience historique, éthique, identitaire, tout comme « labelling » implique un positionnement agonistique sur la scène esthétique.

 

Cette année, une fois encore, les ateliers « La nouvelle anglophone » et celui de la Société d’Etudes Anglaises Contemporaines travailleront de concert.

Les communications pourront donc porter sur un corpus de nouvelles, et / ou d’œuvres (littérature, arts visuels, musique, architecture…) du Xxe et Xxie siècles.

On pourra aborder les concepts d’« appellation » / « labelling » en s’interrogeant sur l’articulation entre histoire littéraire et espace culturel, en se tournant par exemple vers les liens entre la naissance des « -ismes » du Xxe siècle et l’influence du lieu.

On pourra aussi se pencher sur la manière dont la modernité littéraire en « appelle » à des capacités de lecture qui s’ancrent dans une relation puissante, quoique souvent conflictuelle, à l’appartenance culturelle.

 

L’atelier « Nouvelle » / SEAC sera co-organisé par Michelle Ryan-Sautour et Emmanuel Vernadakis pour le volet « Nouvelle », Catherine Bernard et Tatiana Pogossian pour le volet SEAC. Une demi-journée (coordonnée par Tatiana Pogossian) sera plus spécifiquement consacrée au processus de « mapping » esthétiques et donc aux liens entre productions esthétique et espace / territoire.

 

La seconde partie de l’atelier du samedi après-midi sera consacrée pour chacune des sociétés à un point bibiographique et critique qui sera organisé par Emmanuel Vernadakis pour « La nouvelle » et Catherine Bernard pour la SEAC.

Les communications ne devront pas excéder 25 mns. Elles seront faites en anglais ou en français.

Les propositions (2000 signes max. + courte bibliographie de sources secondaires) sont à adresser (format PDF) , avant le 9 novembre  à :

 

Catherine Bernard : catherine.bernard (at) univ-paris-diderot.fr

Michelle Ryan-Sautour : michelle (at) sautour.net

Tatiana Pogossian : t_pogossian (at) hotmail.com

Emmanuel Vernadakis : Emmanuel.Vernadakis (at) univ-angers.fr