Atelier conjoint : « La nouvelle de langue anglaise » (Journal of the Short Story in English) /

Société d’Études Anglaises Contemporaines (S.E.A.C.) / Atelier « ART(s)- Histoire des arts britanniques et américains ».

 

Appel à communications

 

Cette année, une fois encore, l’atelier « La nouvelle de langue anglaise » et celui de la Société d’Études Anglaises Contemporaines travailleront de concert, durant deux demi-journées (le vendredi et samedi). Le dimanche matin, la S.E.A.C. sera associée avec l’atelier « ART(s)- Histoire des arts britanniques et américains ».

Le vendredi et le samedi, les communications pourront donc porter sur des œuvres littéraires britanniques des Xxe et Xxie siècles. Le dimanche matin, on privilégiera les interventions portant sur la culture visuelle britannique des Xxe et Xxie siècles, sans exclusive de media ou de formats : art plastiques, cinéma, vidéo, photographie, dessin, gravure, voire architecture.

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Du Grand Tour, aux voyages des modernistes sur le continent (voir l’essai « To Spain » de V. Woolf [1923]), et aux traversées plus sombres — celles de la perte et du chaos — dépeintes par Pat Barker dans Border Crossing (2001), l’imaginaire anglais s’est nourri d’expériences de traversées, et des rencontres qu’elles suscitent. La traversée est, dans bien des cas, une traversée des apparences, une traversée qui entraîne jusqu’aux confins de l’identité. L’expérience de la traversée engage nécessairement l’identité individuelle et culturelle ; elle force l’artiste, le lecteur, le spectateur à interroger les fondements de son être privé et collectif. Les poètes l’ont compris qui, de David Gascoyne à Philip Larkin, nous rappellent qu’il n’est pas de traversée (d’un pays, d’une époque), qui ne soit aussi une plongée au plus profond de soi-même et de son temps.

Aux Xxe et Xxie siècles, traverser les mers, c’est aussi pour ceux qui « write back », forcer l’imaginaire anglais — qu’il soit littéraire ou visuel — à des hybridations qui interrogent l’identité, comme le font, dans le domaine des arts plastiques, Chris Ofili ou Steve McQueen, et dans celui de l’écriture, Hari Kunzru, Zadie Smith ou Hanif Kureishi. Avant cela, on pourra aussi repenser à cette traversée si radicale de Georges Orwell, dans The Road to Wigan Pier (1937), qui force son lecteur à une rencontre violente et subversive avec les étrangers de l’intérieur, le prolétariat d’une Angleterre clivée.

On pourra bien sûr se pencher sur les écrivains et les artistes qui ont fait du dialogue culturel, la matière même de leur art : de Julian Barnes (Cross Channel [1996]), à Yann Martel (Life of Pi [2001]). On pourra de même aborder la notion de « Traversées / Crossings » en s’interrogeant sur le dialogue de l’art et de la littérature britanniques avec d’autres traditions esthétiques, en particulier continentales, mais aussi « orientalistes ». La traversée de la Manche offre d’évidentes sources d’inspiration, pour comprendre comment un E.M. Forster ou une Jean Rhys se sont inventés au contact d’autres horizons culturels. Et on pourra en cela s’interroger sur la manière dont certaines formes canoniques de la traversée — ainsi le voyage en Italie — ont pu être retravaillées dans la littérature la plus récente, comme c’est le cas dans The Pregnant Widow de Martin Amis (2010). Mais on pourra aussi mettre en valeur d’autres traversées plus lointaines : celle qui amena David Hockney, sur les rives de la Californie, ou, avant cela, celle qui conduisit Conrad à de prodigieuses confrontations, aux confins de l’Empire, confrontations qui suscitèrent ensuite d’autres traversées, inter-médiales cette fois, entre Conrad et Coppola, dans le cadre de Apocalypse Now (1979).

 

L’atelier « La nouvelle de langue anglaise » / S.E.A.C. sera co-organisé par Michelle Ryan-Sautour (« La Nouvelle ») et Catherine Bernard (SEAC), et (le dimanche matin) avec Laurent Châtel (Atelier « ART(s)- Histoire des arts britanniques et américains»). Les communications ne devront pas excéder 25 mns. Elles pourront être faites en anglais ou en français.

 

Les propositions (2000 signes max. + courte bibliographie de sources secondaires) sont à adresser (format PDF), avant le 14 décembre 2013  à :

Catherine Bernard : catherine.bernard@univ-paris-diderot.fr

Laurent Châtel : laurent.chatel@paris-sorbonne.fr

Michelle Ryan-Sautour : michelle.ryan-sautour@univ-angers.fr